Qui êtes-vous ?
"Nous sommes un jeune couple dans la mi-vingtaine / fin vingtaine (Julien ayant 25 ans et David 29 ans), nous nous sommes rencontrés il y a maintenant 6 ans, en 2015."
Julien a grandi sur la rive nord de Montréal et a fait des études en gestion hôtelière internationales. Dans le cadre de son programme il a dû voyager à plusieurs reprises à l’étranger et a ainsi développé le gout de l’aventure et de la découverte. Aujourd’hui Julien travaille dans le milieu de la restauration avec pour objectif à moyen et long terme de devenir franchisé.
David de son côté a grandi dans une petite banlieue sur la rive sud de Montréal et a fait des études en urbanisme et design urbain, métier qu’il occupe aujourd’hui au sein d’une grande entreprise internationale. David a un esprit très créatif et adore tout ce qui touche aux domaines des arts et de l’architecture. Tout comme Julien, il a le gout d’aventure et de découverte.
Nous nous sommes donc rencontrés en 2015 sur une application de rencontre durant nos études et nous avons emménagé ensemble en 2016 à Verdun, à Montréal, et nous y avons vécu pendant 4 ans, jusqu’en 2020 ! Nous avons également fait l’acquisition d’un chalet appelé The Feather House en 2017. Nous sommes des aimants de la nature et l’acquisition de ce chalet nous a permis de faire la balance entre la vie en ville et la vie en nature. Nous avons vu l’opportunité de rentabiliser notre chalet et de le louer à court terme. Notre chalet est donc en location depuis 2018 et est disponible sur Airbnb ! Cette aventure nous aura ouvert les yeux sur notre amour de l’immobilier, de l’architecture et du design et nous avons fait l’achat en 2020 de notre première véritable maison à Châteauguay afin d’y construire notre future famille !
Parlez-moi de votre famille et de votre parcours
Depuis les tout débuts de notre relation nous savions que tous les deux nous voulions devenir père à un moment ou à un autre dans nos vies, c’était clair pour nous, et ce d’autant plus puisque dans la famille de David il y avait déjà 4 petits-enfants et que de les voir nous rappelait combien nous chérissions ce rêve.
Avec la trentaine qui approchait du côté de David, la réalité nous a frappé à savoir que si nous voulions un enfant, que ce soit par adoption ou par une mère porteuse, c’était le moment de commencer à réellement se renseigner sur les procédures, les délais, les réalités auxquelles nous aurions à faire face et sur les montants à débourser pour y avoir droit. Je crois qu’à ce moment on est retombé sur terre en voyant que notre volonté de vouloir redonner une chance a un enfant d’un autre pays était quasi impossible. En effet, la réalité étant que pour un couple homosexuel, l’adoption est prohibée par plusieurs pays. Nos espoirs se sont un peu effondrés à ce moment et nous avons laissé le projet sur la glace pendant une certaine période jusqu’à ce que nous ayons la révélation de notre vie.
"Cette révélation est venue de la part d’une collègue de travail de Julien qui de manière tout à fait impromptue nous a écrit via Facebook pour nous proposer, si le désir était présent, de porter notre enfant. Vous connaissez la suite de l’histoire, après quelques réflexions, à savoir si nous étions prêts ou non, nous avons accepté son offre avec le plus grand des plaisirs"
Le processus a donc débuté ainsi, nous nous sommes rencontrés tous les trois, nous avons discuté du processus, de nos attentes, de nos craintes, etc. Ce qu’il faut comprendre est que notre mère porteuse a déjà trois enfants et qu’elle avait déjà fait le processus de porter des enfants pour d’autres couples par le passé. Ces processus avaient été faits en agence (en Ontario il existe plusieurs agences du genre qui représente des mères porteuse). Toutefois, ayant franchi la quarantaine notre mère porteuse ne pouvait plus y faire affaire et nous a ainsi proposé de faire un processus “homemade” avec ses propres ovules.
L’étape suivante de notre processus a été de rédiger un contrat sur les accords que nous allions prendre quant au processus, à l’enfant et aux montants à verser. Ce contrat a été rédiger en Ontario puisqu’une autre chose à comprendre est que légalement avoir recours à une mère porteuse n’est techniquement pas permis, mais n’est pas illégale non plus. La province canadienne dont la législation est la plus avancée quant à la GPA (gestation par autrui) est l’Ontario. En effet, la différence avec le Québec est qu’ici une fois l’enfant né un seul des deux papas apparaît sur le certificat de naissance (un processus d’adoption doit s’ensuivre) alors qu’en Ontario nous pouvons être légalement reconnu comme étant les deux parents de l’enfant 7 jours après sa naissance. Ça explique en majeure partie notre choix de faire notre processus en Ontario.
Sinon, pour poursuivre notre histoire, une fois l’ensemble de la paperasse remplie, nous avons procédé à l’insémination. On vous épargne les détails mais bref, nous avons eu de la chance puisque nous avons eu besoin d’un seul essai pour que ça fonctionne. En septembre 2020 nous avons appris que nous allions devenir père et quelques mois plus tard, pères d’une petite fille.
"Notre petite Béa est née le 22 mai 2021 et depuis ce jour, nous sommes aux anges et vivons le rêve que nous avions tant caressé, celui d’avoir notre petite famille à nous !"
Avec votre parcours atypique, il y aura certainement des jugements et des à prioris, avez-vous déjà pensé à la façon dont vous allez aborder cela avec Béa ?
C’est certains que nous avons certaines craintes à cet égard, mais je crois qu’on garde espoir et on se dit surtout que les mentalités changent de plus en plus et que Béa ne sera pas nécessairement confrontée à l’idée d’avoir deux papas.
"Choses sures nous allons la préparer à toutes les éventualités afin qu’elle soit forte et qu’elle voit que malgré notre famille atypique, elle a grandi avec tout l’amour du monde et que le fait d’avoir deux papas ne changent strictement rien."
Comment imaginez-vous le monde de demain pour vos enfants ?
Le monde de demain sera certainement bien différent de celui d’aujourd’hui, je crois qu’il est difficile de s’y préparer, mais malgré tout certaines choses auront certainement évolué de manière positive alors que d’autres seront bien pires.
L’une de nos craintes en tant que parents reste certainement la place qu’occupent de plus en plus les technologies dans la vie de nos enfants, on souhaite vraiment que Béa apprécie jouer à l’extérieur comme nous le faisions quand nous étions jeunes et nous allons tenter de la conditionner comme tel !
Avez-vous des conseils ou des lectures pour aborder l’homoparentalité avec les plus jeunes ?
Il n’existe que très peu de livres qui aborde le sujet, les seuls que nous avons et que nous connaissons sont ceux-ci :
- Mes deux papas - Juliette parachini-deny
- Le prince et le chevalier - Daniel Haack
Nous croyons que ce sont de bons livres pour commencer à aborder le sujet mais le meilleur moyen reste d’éduquer nos enfants, de leur montrer qu’il est autant normal d’avoir deux papas qu’un papa et une maman. Les enfants sont des éponges et sont absorbées par ce qu’on leur dit, si des parents souligne la différence d’une famille de manière négative alors l’enfant le percevra comme tel et grandira avec cette idée.
Mot de la fin
La différence devrait être plus encouragé et plus représenté dans notre société, il est important de rendre normale cette différence et d’offrir une image à ceux qui en ont besoin pour avancer. Il ne faut pas se faire d’idée préconçue comme quoi un enfant élevé dans une famille homoparentale aura des répercussions négatives sur sa vie, les seules répercussions sont celles venant du jugement des autres, de leur incompréhension et de leur manque d’ouverture d’esprit ! Vive la différence :)
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